Les freins de l'ecommerce en Tunisie
L'ecommerce a enfin décollé en Tunisie : avec 42,3 millions de dinars de chiffre d'affaires générés en 2012 et en augmentation de 55 % par rapport à 2011, le commerce électronique est enfin sorti de sa case de quantité négligeable. Pourtant, un long chemin reste encore à parcourir et de nombreux obstacles à lever.
La carte bancaires
Le problème du paiement en ligne est étroitement lié au taux de diffusion des cartes bancaires dans le pays concerné. En dehors de la Chine où le contre remboursement est monnaire courante comme moyen de paiement, la plupart des pays où l'ecommerce s'est envolé, sont des pays qui font une utilisation intensive de la carte bleue. En le faible taux de pénétration de la carte bancaire en Tunisie , représente un des premiers freins
Les freins psychologiques
Mais ce n'est pas le seul car l'achat en ligne suscite de nombreux craintes : vais-je être livré ? Dans combien de temps ? Recevrai-je bien ce que j'ai commandé ? En cas de problème, puis-je me retourné vers quelqu'un ? Le site sur lequel j'ai commandé est-il géré par une société fantôme qui va se contenter d'encaisser mon paiement et aura disparu dans quelques semaines ?
L'offre de produits
Comme le souligne Lazhar Bennour, le directeur du développement du commerce électronique au sein du ministère du Commerce , le principal reproche fait par les consommateurs aux sites d'ecommerce tient aux prix proposés qui sont jugés peu attractif face à ceux du commerce traditionnel. On a beau vanté les points forts pratiques du commerce électronique, c'est tout de même le prix qui a poussé des centaines de millions de consommateurs à se transformer en cyberconsommateurs dans le monde. Sans prix attractif, pas d'ecommerce à grande échelle
Paradoxalement, une fois cet obstacle levé, la moitié de la partie est gagné et on peut imaginer se lancer sur n'importe marché comme l'ont prouvé de nombreuses start up française qui propose l'achat de chaussures, l'achat de fromage, l'achat de spécialités culinaires régionales, l'achat de bijoux , l'achat de parfums,
l'achat de chaussures pour femme,
l'achat de
tunique pour femme/a> ou de petites
robes
chic, , très prisées des tunisoises et même l'achat de produits à la mode
pour homme (comme des
doudounes homme
), tout est potentiellement vendable en ligne... à conditions que le prix soit attractif.
La maîtrise des techniques de webmarketing par les distributeurs traditionnelsh2>
Contrairement à ce que croient de nombreux ecommerçants tunisiens, créer sa boutique en ligne ne représente que les 10 premiers pourcents du travail à réaliser pour vendre en ligne : il faut ensuite faire connaître le site (via des techniques complexes pour le néofyte comme l'achats de liens sponsorisés dans Facebook ou Google, le référencement naturel, l'affiliation, les campagnes de publicité en ligne et fidéliser les consommateurs via l'emailing, les réseaux sociaux... Et enfin, analyser les données chiffrées : audience du site, taux de transformation, panier d'achat moyen, coefficient moyen, marge brute, marge nette...c'est l'univers technique et chiffré du web analytics. La mise en place des murs virtuels de la boutique constitue paradoxalement la partie la plus facile. Une fois la boutique créée, il faut relever le véritable défi : vendre
La logistique
Qui dit ecommerce dit vente à distance et gestion des stocks, préparation des commandes, expédition des marchandises et gestion des retours. Toute une chaîne logistique à créer à partir de rien et à optimiser car la logistique peut grignoter les faibles marges restant à l'ecommerçant une fois qu'il a payé ses fournisseurs de marchandises, réglé la création et la maintenance du site, sa promotion, la partie fidélisation et le web analytics. Parfois la chaîne logistique est simple : lorsqu'un opticient vend des lentilles de contacts qu'il suffit d'envelopper d'un papier bulle et de poster. Parfois, la chaîne est complexe, comme lorsqu'il s'agit d'expédier de lourds et encombrantes machines à laver l'autre bout du pays.
Les fonds nécessaires au développement
Tout cela, on l'entend bien nécessite des investissements très importants qui ne sont pas à la porté, contrairement à ce que l'on dit de n'importe quel commerçant ordinaires à moins de 100 000 dinars de budget global, le site d'ecommerce a peu de chance de survivre et de réaliser un chiffre d'affaires autre que symbolique et c'est là la dernière idée reçue sur l'ecommerce qui s'évanouie : devenir ecommerçant coûte cher...
Mais attention, ce n'est pas parce que il est peut-être possible de tout
vendre que tous les segments sont aussi rentables les uns que les autres. Il
faut avoir en tête plusieurs choses : l'ecommerce est rarement rentable en tant
qu'activité indépendante et lorsqu'il l'est pour certains sites, il ne l'est pas
pour la majorité des autres. Qui sait ainsi en lançant un site d'ecommerce de
mode qu'il va devoir se battre avec Amazon et que le site est cité comme l'un
des 10 sites de référence dans l'achat de vêtements et de chaussures en ligne ?
En 2017, le chiffre d'affaires sur Amazon Fashion dépasseraient celles de la
chaîne américaine Macy’s. |