Introduction
Pendant cette dernière décennie,
les technologies de l'information et de la communication ont été
au cour de la concurrence internationale et de la compétitivité
des entreprises. Dans ce sens, l'avènement de l'Internet a révolutionné
le monde de la communication permettant d'optimiser la stratégie
de mondialisation prônée par la vision contemporaine du monde
des affaires.
La vulgarisation de l'Internet a entraîné
une révolution dans le domaine de l'information dans la mesure où
il permet à son utilisateur d'avoir une meilleure information en
terme de qualité et de rapidité. L'apport du réseau
des réseaux ne s'est pas limité dans la technologie de l'information
mais il a aussi entraîné la naissance d'un nouveau type de
commerce : le commerce électronique.
Ce dernier peut être sommairement
définit comme étant l'ensemble des échanges numérisés,
liés à des activités commerciales, entre entreprises,
entre entreprises et particuliers ou entre entreprises et l'administration.
Les moyens employés pour ces échanges sont divers puisqu'ils
vont de la télévision numérique, à l'Internet.
Nous sommes en présence d'une
révolution, c'est désormais une certitude. Ainsi, M. Xavier
Dalloz décrit l'arrivée du cybercommerce dans son livre intitulé
e-business : " sous nos yeux, un nouveau monde est en train d'émerger.
C'est un monde virtuel, c'est le 6ième continent ".
C'est en 1995, aux États unis
que le commerce électronique via Internet a vu le jour en proposant
des payements sans sécurité ni garantie, puis l'intérêt
grandissant consenti par les gouvernements que ce nouveau mode de commerce
a pris une telle envergure. Ainsi soulignait le Président des États
Unis, Bill CLINTON " le commerce électronique est l'application
Internet la plus révolutionnaire et il entraînera la création
de milliers d'emplois. ".
De plus, la réduction du coût
de l'Internet et sa simplicité d'utilisation ont favorisé
sa diffusion rapide. En effet, le nombre d'utilisateurs en ligne a atteint
les 100 millions (mars dernier; en Tunisie on a atteint les 12.000 internautes)
et devrait passer à plus de 300 millions en 2002. Le nombre de serveurs
Internet dans le monde a également augmenté; il a été
évalué à près de 37 mille serveurs, fin 1998,
contre près de 5.850 serveurs en janvier 1995. Le commerce électronique
a aussi permis aux petites et moyennes entreprises d'avoir leur part de
marché mondial. En effet, jusqu'au début des années
90, les grandes entreprises ont eu une forte avance sur les PME au niveau
informationnel : elles, seules, pouvaient s'offrir le privilège
de proposer au monde entier leurs produits par l'intermédiaire de
leurs circuits de distribution très complexe et très coûteux,
elles bénéficiaient de surcroît, d'un financement international
auquel les petites entreprises ne pouvaient pas s'offrir l'accès.
Désormais, toute PME peut disposer d'un site web marchand dans lequel
elle propose ses produits / services aux consommateurs du monde entier.
En effet, grâce au raccourcissement
de la distance producteur / consommateur, une baisse phénoménale
des prix à la consommation sera inéluctable. Les dirigeants
des entreprises, conscients de cette réalité et soucieux
de lui faire face, seront de plus en plus contraint à repenser à
leurs modes de fonctionnement en les structurant autour des flux d'information
chose qui leur permettra un gain considérable en compétitivité.
En effet, une étude élaborée par Gartner Group (une
société d'étude spécialisée) prévoit
qu'environ 70 % des entreprises européennes pourraient ne plus être
compétitives d'ici l'an 2001 si elles continuaient à ignorer
le commerce électronique.
Notons que les américains ont
été les pionniers dans ce commerce grâce à l'orientation
libérale adoptée par leur gouvernement ainsi que leur avance
en matière de recherche et de technologie dans le domaine informatique.
Quant aux pays de l'Union Européenne,
ils ont essayé de profiter de cette opportunité pour mettre
en ouvre un marché intérieur intégré en instaurant
des conventions fiscales, financières et aux incitations à
l'utilisation du commerce électronique.
Certes, il ne représente encore
que 1 % du volume du commerce en détail mais il croit de 200 % chaque
année et il aura donc atteint les 3 % d'ici l'an 2002 .
En fait, les chiffres réalisés
par les entreprises américaines par le biais du commerce électronique
(5 milliards de $ pendent les fêtes de Noël en 1998) ont convaincu
tout le monde que les internautes constituent désormais des consommateurs
qu'il faudra savoir apprivoiser, clientèle éventuelle que
les entreprises vont essayer de fidéliser.
Une idée de base que les nouveaux
entrants dans le commerce électronique doivent connaître et
comprendre : c'est que l'existence et l'évolution de ce commerce
ne peuvent pas être dûs uniquement à la technologie,
dans la mesure où elle peut être acquise facilement, mais
elle s'étend à la qualité du produit ou du service
vendu et à la relation qui peut exister entre le vendeur et l'acheteur.
En effet, les entreprises qui réussiront
sur le web sont celles qui proposeront aux cyberconsommateurs des produits
de qualité, une communication de proximité, fondée
sur la disponibilité des informations sur ces produits, un service
de qualité, des prix intéressants et une écoute constante
de leurs besoins et donc adopter une stratégie dont le but est la
satisfaction du client.
La relative réussite du commerce
électronique en Amérique et en Europe incite les autres pays
comme la Tunisie de faire ses essais pour promouvoir ce type de commerce.
En conséquence de l'adhésion de la TUNISIE à l'Organisation
Mondiale de Commerce et son accord de partenariat avec l'Union Européenne,
les entreprises tunisiennes doivent trouver d'autres créneaux pour
vendre leurs produits au monde entier : Le cybercommerce. En effet, le
commerce électronique n'est pas seulement une contrainte mais aussi
une opportunité pour les entreprises tunisiennes et comme l'économie
du pays se base surtout sur le tourisme et l'agriculture, ces derniers,
peuvent facilement rattraper le retard existant en exploitant l'expérience
acquise par les américains et les français pendant ces années.
Il faudrait que les entreprises tunisiennes fournissent un effort considérable
et soient prêtes à affronter la concurrence féroce
qui peut exister dans une dizaine d'année. Comme l'a affirmé
M. Maher Kallel, responsable au groupe POULINA, " peut-on attendre dans
un secteur où les premiers arrivés disposeraient pour longtemps
d'avance difficile à rattraper ".
En fait, l'importance et la nécessité
du cybercommerce, de nos jours, nous a mené à élaborer
ce travail. D'une part, en 1998, on a observé un nombre important
d'articles écrits dans les journaux et les magasines tunisiennes
rédigées, tantôt par des spécialistes, tantôt
par de simples observateurs pour montrer au public l'importance de ce phénomène.
D'autre part, le CEPEX (centre de promotion à l'exportation) a depuis
quelques mois renforcé ses efforts pour inciter les entreprises
à préparer des sites web afin de pratiquer le e-business
et ce à travers les séminaires qu'elle a organisé
pour promouvoir l'exportation des produits tunisiens. Il est aussi important
qu'on ait des spécialistes dans le domaine du e-commerce qui ont
fait des investigations sur le développement des sites marchands
et les stratégies à appliquer pour réussir ce commerce.
Dans cette mesure, le but de cette
étude est d'essayer de savoir comment une entreprise tunisienne
peut-elle réussir dans l'implantation de sa stratégie " commerce
électronique " dans son processus de vente.
Notre étude sera focalisée
sur le commerce électronique entre entreprises et commerçants
via Internet. Nous essayerons tout d'abord de définir ce qu'est
le commerce électronique et de déterminer quelle valeur ajoutée
procure-t-il à l'entreprise (Chap 1). Une fois la notion de commerce
électronique maîtrisée, nous aborderons les problèmes
afférents à la juridiction de ce nouveau mode de commerce.
Nous essaierons de donner une solution aux problèmes juridiques
existant en se référant aux expériences vécus
en Europe et aux États Unis (Chap 4).
Par la suite, nous essaierons de déterminer
les techniques et les méthodes nous permettant d'obtenir un site
marchand à la hauteur de cette concurrence qui s'annonce rude et
ce d'après les avis de beaucoup d'experts mondiaux dans le domaine
(Chap 3).
Enfin, nous mènerons une investigation
au sein de la population tunisienne des entreprises et des particuliers,
pour avoir leur avis sur le cybercommerce. Cette étude sera réalisée
à l'aide d'un questionnaire. Avant de conclure, nous allons présenter
et commenter une cyber boutique tunisienne (Chap 4).
Bref, la réussite dans ce commerce
dépends de la compréhensions des agents concerné des
stratégies et du marketing sur le web.
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